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11 juin 2007

Le Doyen des cinéastes africains a cassé sa pipe

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L'Eternel Sembène Ousmane

Sembène Ousmane, un dinausore de la littérature et du cinéma en Afrique a tiré sa révérence à 84 ans, le samedi 09 juin dernier, dans son Dakar natal. S'il est vrai qu'en Afrique, "un viellard, qui meurt est une bibliothèque qui brûle", nous estimons que Sembène ne consume pas avec sa bibliothèque. Il a su légué un héritage inépuisable, qu'il nous revient de péréniser et de transmettre aux générations futures. Tel doit être le combat pour honorer la mémoire du "Doyen".

Sur ce blog c'est déjà notre façon de lui rendre un  hommage mérité en offrant à nos lecteurs une information, qui sort de notre ligne informationnelle. Ce fut aussi le cas sur le blog de notre ami écrivain Alem Kangni, qui écrit tout gentiment: "Fin de mandat pour Sembène Ousmane". Une fin de mandat bien mérité et bien accomplie, nous plait-il de compléter. Sembène Ousmane le mérite. Salut l'artiste! Eternel soit tes oeuvres!

Voici l'article de l'Agence de Presse Sénégalais qui annonce sa mort.

Décès du cinéaste-écrivain Sembène Ousmane 

Dakar, 9 juin (APS) - Le cinéaste-écrivain Sembène Ousmane est décédé samedi soir à son domicile à Yoff à l'âge de 84 ans, a annoncé à l'APS son assistant Clarence Delgado.

Sembène Ousmane était malade ces temps derniers, a précisé M. Delgado, joint au moment où la dépouille du cinéaste était en train d'être acheminée à la morgue de l'hôpital Principal.

Né à Ziguinchor, Sembène Ousmane qui était un autodidacte a commencé par l'écriture en publiant des romans comme "le Docker noir'', "les Bouts de dois de Dieu'', "l'Harmattan'' et "le Mandat''. La plupart de ses écrits tel "Le Mandat'' seront portés à l'écran par Sembène Ousmane lui-même considéré dans ce domaine comme l'une des pionniers du cinéma africain.

Ainsi, il a tourné son premier court métrage "Borom Saret'' en 1963, suivi une année plus tard de Niaye. En 1966, il réalise "La Noire de ...'', son premier long métrage qui remporte, la même année, le Tanit d'or au Festival de Carthage. Ce film lui vaudra également en 1966 le prix du meilleur réalisateur africain au Festival mondial des arts nègres à Dakar.

Prolixe, il tourne ensuite en 1968 "Le Mandat'', "Emitai'' en 1971, "Xala'' en 1974, "Ceddo'' en 1977, "Camp de Thiaroye'' en 1988, "Guelewar'' en 1992, "Faat Kiné'' en 2000 et "Molaadé'' en 2004.
 

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Afin de mieux connaitre le grand Homme Sembène Ousmane, voici quelques infos sur le site "sénégalaisement", tiré du blog de Alem Kangni.<br /> <br /> Tout sur la vie et les oeuvres de Sembène Ousmane!<br /> • Ousmane SEMBENE <br /> Casamançais de coeur et de naissance Ousmane SEMBENE est né à Ziguinchor en 1923. Avant de devenir un des deux plus grands cinéastes du Sénégal, il a été militaire pendant la guerre (mobilisé en 1942). Après un bref retour au Sénégal, il retourne en France juste après la guerre et pratique plusieurs petits boulots : mécano, docker, maçon, ouvrier, etc…). Dès le milieu des années 50, il commence à écrire des romans, sa première passion. A la grande époque des Indépendances, il part en Russie faire des études de cinéma. Dès son retour commence sa grande carrière cinématographique qui fera de lui un des premiers et des plus grands cinéastes du continent.<br /> Ousmane Sembène primé aux USA : Le doyen des cinéastes sénégalais, Ousmane Sembène, a reçu le 5 mai 2001 le Prix Harvard Film Archive de l’Université Harvard de Boston. C’est en marge du Festival de films africains du Lincoln Center de New York. Au cours de cet événement, un hommage a été rendu à Sembène dont le dernier long-métrage “Faat Kiné” était sorti au mois de mai. Au cours du festival, une rétrospective de toute l’œuvre cinématographique du réalisateur a été également organisée..<br /> Filmographie<br /> Borom Sarett (1962) / Court Métrage<br /> La misère de “l’après-indépendance” à travers le portrait d’un artisan charretier aux prises avec les problèmes administratifs, financiers et traditionnels. (22 mn, Prix de la première oeuvre au Festival de Tours)<br /> L’empire Shonghay (1963) / Non commercialisé<br /> Niaye (1964) / Court métrage<br /> La société traditionnelle sénégalaise avec ses problèmes vue par un griot : inceste, meutre et spoliation des pouvoirs traditionnels dépeignent un Sénégal dont on ne rêve pas (35 mn)<br /> La Noire de… (1966) / Long Métrage<br /> C’est le premier long métrage africain. L’histoire est celle d’un couple de coopérants qui ramènent en France la bonne qu’ils avaient durant leur séjour au Sénégal. En France, la vie de cette femme n’est pas celle dont elle avait rêvée. Loin de ses habitudes, de ses traditions, de sa famille, elle regrette vite d’être venue. Critique d’une période post-coloniale où l’attitude des européens envers leurs employés africains tenant encore du dominant-dominé même avec les bon traitement prodigués par le couple. Le film a obtenu le Prix Jean VIGO. (65 mn)<br /> Mandabi (le Mandat) (1968) / Long Métrage<br /> C’est un des chefs-d’oeuvre de Sembene. Il traduit bien la société familiale sénégalaise. Un homme respectable reçoit dans son village un mandat de son frère parti travailler à l’étranger. Mais pour toucher ce mandat, il faut un carte d’identité. Pour avoir une carte d’identité, il faut avoir un extrait de naissance, Pour avoir un extrait de naissance …. Bref les contraintes administratives sèment la zizanie dans la vie de cet homme tranquille. Mais c’était sans compter sur les arnaque et l’avidité des griots, arnaqueurs et lointain parents qui ont besoin d’argent. 500CFA par ci, 1500CFA par là, l’argent est vite dépensé avant de l’avoir vu. Et encore, si cet argent appartenait au pauvre Ibrahima Dieng….Ce film a reçu le Prix de la Critique Internationale au Festival de Venise. Il a été tourné en version française et en version wolof. <br /> Polygamie (1969) / documentaire<br /> Problème de l’Emploi (1969) / documentaire<br /> Taw (Pluie) (1970) / Court Métrage<br /> Emitaï (1971) / Long Métrage<br /> Un retour aux sources pour le Casamançais SEMBENE. Emitaï est un génie Diola, génie du tonnerre et de la foudre. Pour le Diola, combattant intégre, résistant et fier depuis toujours, la vie c’est le riz. On supporte donc les Français (le film se déroule durant la période coloniale), tant qu’ils ne touchent pas au riz. Mais la guerre fait rage en Europe, et le Gouverneur du Sénégal demande au Colonel Armand commandant de la région Casamance de réquisitionner le riz pour nourrir les troupes. Cette fois c’en est trop. Bigolo, chef des Diola organise donc l’attaque de l’armée française. Le chef Bigolo trouve la mort dans cette bataille que les diola perdront. Le colonel refuse qu’on enterre le chef (condition sine-qua non pour élmire un nouveau chef dans la tradition diola) tant que le riz n’est pas livré. Les discussions de villages, la fin de la guerre et la chute de Pétain ne changeront pas grand-chose à part le départ du Colonel. Mais son remplaçant aura affaire aux génies de la forêt.<br /> Emitaï est un grand film. Excellent pour comprendre mieux la Casamance. Dix ans avant le début des troubles en Casamance, on saisit le problème de ces Casamançais si originaux, si intègres qu’ils n’ont rien avoir avec les Nordiques, qu’ils soient Français ou Wolof.<br /> JO de Munich / Documentaire<br /> Xala (1974) /Long Métrage<br /> Ceddo (1977) / Long Métrage<br /> Camp de Thiaroye (1988) / Long Métrage<br /> Guelwaar (1992) / Long Métrage<br /> Guelwaar est mort ! Mais ses problèmes ne viennent que de commencer. Après une erreur administrative son corps disparaît et le corp du valeureux catholique est enterré dans le cimetierre musulman. Les autorités arriveront-elles à calmer les familles et à résoudre le problème ?<br /> Faat Kiné (2000) / Long-métrage<br /> Faat Kiné, le dernier long-metrage de Ousmane Sembène, est un hommage à la femme. À la femme seule, mère, célibataire, trahie par deux hommes sans scrupule dont l’un refuse de reconnaître son enfant. Ce film est la deuxième partie d’une trilogie intitulée “Héroïsme au quotidien” dont la première (une fiction en vidéo de 13 minutes) a été montrée vendredi soir au Cices juste avant la projection de Faat Kiné. L’œuvre qui dure près de deux heures est l’histoire de l’héroïne éponyme, une femme entre deux âges, tombée enceinte, alors qu’elle préparait son bac, des œuvres de son prof. Commence alors pour elle, pour ses deux enfants et pour sa mère, une longue traverse du désert. Mais comme dans un conte de fée, il y eut un happy end. La souffre douleur qu’était Faat Kiné (Venus Sèye) devint une super woman, gérant avec une poigne de fer et un caractère de battante une essencerie, “lieu de rencontre, point de départ et endroit sociologiquement intéressant à observer” (Sembène dixit). Ses affaires marchent et lui rapportent de quoi construire une belle villa, entretenir sa mère et assurer la scolarité de Aby et Djib ses deux enfants. Après avoir vu le film, on comprend pourquoi sa grande première a été dédiée aux membres du Conseil sénégalais des femmes (Cosef). Ce long-métrage, s’il sort dans les salles, va peut-être réconcilier les Sénégalais avec le cinéma populaire, celui qui est destiné au grand public et qui n’a d’autre ambition que de faire plaisir. On y rigole beaucoup, on s’y ennuie à peine. Les scènes burlesques y pullulent. Comme celle où l’une des deux amies de Faat Kiné raconte ses démêlés conjugaux avec un mari polygame refusant systématiquement de porter le préservatif qu’elle lu présente au lit. Il y a aussi des scènes fortes et poignantes comme lorsque Djib est confronté à son père Boubacar dit Bob (Pape Faye, superbe dans ce rôle) devenu une loque humaine après un long séjour carcéral. Ce “père indigne” avait trompé et délaissé l’innocente et frêle pompiste qu’était Faat Kiné, refusant de reconnaître son enfant. Il revient, des années plus tard, participer à la fête qu’organise celle-ci pour la réussite de ses enfants au bac. Sous l’œil approbateur des membres du club “Utopies et prospectives” que préside Djib (dont le rêve pas du tout secret est de devenir le président de la République fédérative ouest africaine), Bob, et par-delà lui, tous les représentants de sa génération, reçut une véritable leçon de morale de la part de ce panafricaniste en herbe qui veut changer le monde.<br /> Dans ce film, Ousmane Sembène confronte trois générations de femmes : Mamie, la grand-mère soumise qui accepte avec fatalité son destin ; Faat Kiné, jeune fille des années 70 devenue mère quadra des années 90 et Aby qui, à peine franchie la dure étape de l’adolescence, est confrontée aux dures réalités de l’univers des adultes. Trois femmes, trois réalités d’une société sénégalaise en pleine mutation. “”J’ai eu mon bac, je ne suis pas fille-mère et je ne suis plus vierge”, lance d’ailleurs Aby à sa maman furieuse, comme pour lui signifier qu’elle a le droit de disposer comme elle veut de son corps. Et, du coup, lui rappeler que sont révolus les temps où les collégiennes tombaient enceinte sans le vouloir.<br /> L’un des mérites de l’œuvre de Sembène repose dans la distribution des rôles. Des comédiens professionnels (Awa Sène Sarr, Maire Augustine Diatta, Ismaïla Cissé, Pape Faye…) y côtoient des amateurs (Ibrahima Sané, Eloi Coly, Venus Sèye) dans un bel ensemble. Le directeur de la photographie a également rehaussé… l’image du long-métrage avec de jolies prises de vue. Le scénario que Sembène a mis deux ans à écrire ressemble à celui d’un sitcom qui décrit avec truculence les méandres du quotidien. Tout y est, ou presque : l’insistance sur les gros plans qui mettent en valeur les émotions des personnages ; les scènes de “situation” dans lesquelles les personnages s’échangent des réparties comme dans une partie de ping-pong… Comme le dit le cinéaste lui-même dans une interview accordée à notre confrère Baba Diop dans la revue “Ecrans d’Afrique” (deuxième semestre 1998), le film est un ensemble de “tranches de vies” qu’il essaie “d’enfiler pour bâtir une histoire vraie”.<br /> Faat Kiné est-il un téléfilm sur grand écran ? En tout cas, même si ce film grand public va plaire à ceux qui ne s’embrassent guère d’esthétique et ne vont au cinéma que pour se détendre, il ne fera pas l’unanimité dans le milieu des critiques et des puristes du septième art. On est loin de ce “cinéma-poésie” dans lequel (comme le dit bien la critique Simona Cella), le traitement de l’image est privilégié par rapport à l’action narrative. On est loin aussi de ces super productions telles que “Ceddo” auxquelles nous avait habitué le réalisateur. Et puis Sembène semble bien, dans ce film, emboîter le pas à feu Dibril Diop Mambéty dans son option de montrer le dur vécu des petites gens (des infirmes qui refusent de mendier) ou même sa façon de filmer Dakar et de montrer la capitale sous son vrai visage, avec ses contrastes, ses inégalités sociales, ses cars rapides polluants et ses vaches errant dans les ruelles poussiéreuses. Ce choix esthético-cinématographique avait d’ailleurs fait du réalisateur de “Hyènes” le cinéaste des petites gens. Autre reproche qu’on pourrait faire au doyen Sembène, c’est cette omniprésence de la firme pétrolière Total dans un grand nombre de scènes. Le fait que cette société pétrolière ait subventionné son film ne peut pas expliquer une telle démarche. Dans “Tchao pantin”, long-métrage interprété par Coluche et sponsorisé par la même firme, on n’a pas eu droit à une telle campagne de pub.<br /> Modou Mamoune Faye Le Soleil, 29 mai 2000<br /> Les romans d’Ousmane SEMBENE <br /> & Xala<br /> & Le docker noir<br /> & Littérature et cinéma en Afrique francophone de Sada Niang. Assia Djebar et Ousmane Sembène représentent les deux pôles d’une création littéraire et cinématographique africaine ancrée dans l’histoire et le social et reposant sur l’oralité des peuples du continent. A la hardiesse politique et idéologique d’un Sembène répond l’élaboration méticuleuse de regards, de voix, de sonorités, d’espaces naturels et surtout de mémoire d’une Assia Djebar. Tous deux partagent cependant un même désir de réécrire l’histoire, une conjonction des différentes formes de représentation artistique et une interrogation du statut de la femme. Ecrites pour un colloque tenu à Victoria, Canada, en octobre 1994, les contributions recueillies par Sada Niang tentent de révéler les points de convergence et de divergence entre ces deux artistes à la fois écrivains et cinéastes, ou soulignent leurs choix créatifs. Elles en délimitent les lieux, moments et modalités.<br /> & Ô Pays, mon beau peuple : Dans le petit village de Casamance où Oumar Faye vient d’arriver avec sa jeune épouse blanche, les commérages vont bon train. Sous l’arbre de palabre, on raconte que le père Moussa a chassé son fils, que la vieille ne voulait pas de sa bru, que la Française trouvait ses beaux-parents malpropres… On murmure aussi qu’Oumar et les siens veulent chasser les Blancs et qu’après ils se partageront tout… Ce classique de la littérature africaine évoque le combat d’un homme seul pour arracher son pays à une longue somnolence. A travers ce roman, Ousmane Sembene nous offre l’image d’une Afrique tourmentée, révoltée, qui veut se construire en rejetant une tradition aliénante.<br /> & Le Mandat<br /> & Guelwaar : Dans un village, un chrétien est inhumé dans un cimetière musulman. Ce qui ne manque pas d’entraîner des bouleversements et des situations aussi grotesques qu’effrayantes. Ce roman, Guelwaar, s’intéresse à la honte, la servitude, la mendicité, dénonce sous couvert d’un conte la corruption… celle qui fait partie du quotidien de l’Afrique, une difficulté parmi tant d’autres.<br /> & Voltaïque - La Noire de…<br /> & Niiwam (suivi de Taaw) : La nouvelle qui donne son titre au recueil, Niiwam, est un fait divers vrai. Le héros, un paysan étranger à la ville, transporte le cadavre de son nouveau-né dans un bus à l’insu des passagers. La deuxième nouvelle, Taaw, nous plonge dans le monde des bidonvilles. Ce creuset (selon Sembène) où se façonne la nouvelle Afrique.<br /> & Les bouts de bois de Dieu : Ce roman, qui se déroule du Sénégal au Soudan (le Mali d’aujourd’hui), s’inspire de faits réels : la grève des cheminots du “Dakar-Niger”, ces ouvriers noirs qui, entre eux, s’appellent les “Bouts de bois de Dieu”. Ils veulent conserver les traditions, les lois du clan, les coutumes, mais le progrès - implacable - les pousse. Au long de la ligne de chemin de fer, d’innombrables personnages se croisent et se rejoignent : les Africains qui, tant que dure la grève, ont peur, peur du long silence des machines, et, surpris par ce mouvement, les Européens qui s’appliquent à conserver le prestige de la vieille Afrique. Mais au coeur de ces voix discordantes, de ces âmes déchirées, s’élève un amour de l’homme d’autant plus bouleversant qu’il est lucide. Respecter l’homme n’est pas chose aisée…<br /> & Le Dernier de l’Empire
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