L’exploit des productions béninoises
Le verdict de la Finale du Concours Clap Ivoire 2009 est tombé samedi 06 septembre dernier à Abidjan à l’occasion de la clôture du festival qui a démarré le 01 septembre dernier. Le Bénin s’est taillé  la part de lion en arrachant tous les prix importants du Concours. A l’instar du documentaire «Gaoussi, le mariage parfait » du jeune Lionel Mahugnon Ulrich Doyigbé, qui a bénéficié du prix spécial du jury d’une valeur de 300.000Fcfa,  la fiction, «Yawa, à qui le tour» de Samson Adjaho est bien le film béninois qui vient d’inscrire son nom dans les annales  des lauréats des  grands prix de la  finale du concours Clap Ivoire2009,  après avoir fait une razzia des nombreux prix de la compétition. 

Ce film vient d’être lauréat du grand prix « Kodjo Ebouclé» d’une valeur de deux millions de francs (2.000.000Fcfa), décerné par l’Uemoa à l’œuvre la plus méritante de la compétition. Ce film a également enlevé  le trophée du premier prix de fiction d’une valeur de un million (1.000000Fcfa), celui de la meilleure interprétation féminine d’une valeur de trois cent cinquante mille (350.000Fcfa) et celui du meilleur scénario d’une valeur de six cent mille Fcfa (600.000Fcfa).
Le film se déroule dans la cour d’un hôpital, où de nombreux parents de patients attendent inquiets, les résultats de leurs  malades. Une jeune femme, malade du cœur, ne pourra pas résister au choc créé par l’annonce du décès de son père. D’où l’intrigue du film. 

Le film est l’œuvre de Samson Adjaho, fils de Feu Guillaume Adjaho, grand homme de culture. Ce jeune réalisateur est en fin de formation à l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (Isma) à Cotonou, de même que Lionel Mahugnon Ulrich Doyigbé, le second lauréat du Bénin.
Plusieurs autres prix ont été aussi attribués dans plusieurs autres catégories dans le cadre de ce concours. Il s’agit du prix du meilleur son attribué à l’ivoirienne, Solange Houessenon, d’origine béninoise, pour son film «Brûle en moi». Ce même film est lauréat du premier prix  de film documentaire du concours d’une valeur de 1.000000.
Le deuxième prix de fiction d’une valeur de cinq cent mille (500.000Fcfa) a été attribué à la togolaise,  Ingrid Agbo pour son film «Une journée d’enfer». Ce même film a également bénéficié du prix de la meilleure photographie d’une valeur de trois cent cinquante mille francs, (350.000Fcfa).

Soulignons qu’à l’instar des deux lauréats du Bénin, Ingrid Agbo est  elle aussi étudiante à l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (Isma) au Bénin. Le prix de la meilleur interprétation masculine est attribué au film, «Au delà du miroir» de l’ivoirien, Henri Porquet. Le Sénégal s’est contenté du deuxième prix de documentaire, attribué à la jeune réalisatrice Aïcha Thiam pour son documentaire «Papa».   
Initié pour booster la production cinématographique et surtout pour susciter des vocations dans le domaine du septième art en Afrique, ce concours est de nos jours, un passage indiqué pour la professionnalisation des amateurs du cinéma.
Le Bénin est à sa quatrième participation, mais jamais n’a pu remporter le grand prix du festival.

Cette année, le festival a regroupé 15 candidats venus de huit pays de L’Uemoa, dont, le Bénin, le Togo, La Côte d’Ivoire, le Burkina, le Sénégal, le Niger, le Mali et la Guinée équatoriale. Rappelons que cette finale accueille deux lauréats par pays, dans les catégories de film fiction et documentaire.   
Cette année, les participants à ce festival ont pris part à plusieurs activités dont, un atelier sur le thème, «Création du film, du scénario au montage», animé par Kitia Touré  et une conférence sur le thème : «Diversité culturelle et production audiovisuelle, ou comment produire plus et mieux» présidée par Charlemagne Coffi de l'Organisation internationale de la francophonie. Il y a également eu une table ronde des directeurs de la cinématographie des pays de l’Uemoa. Sous l’égide, de Akambi Akala Directeur de la cinématographie du Bénin, modérateur de cette table ronde, les participants ont réfléchi au sujet de la création d’un cadre juridique adéquat et favorable à l’épanouissement du septième art en Afrique.

Franck Raoul Pédro